Aujourd’hui, Licka Sarr nous livre sa vision de la douance par le biais du questionnaire Ma douance du tac au tac. Merci Licka ! Elle est Formatrice et Accompagnante parentale et vit en Hauts de Seine.
.SI JE POUVAIS CHOISIR, SERAIS-JE SURDOUÉ.E?
Ma réponse aujourd’hui est évidemment OUI !
Cela n’a pas toujours était simple d’admettre que cette particularité que je n’avais pas choisie allait me suivre toute ma vie.
Maintenant que je me connais mieux, je reconnais que c’est ma force.
.CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ.E POUR MOI
Je pourrais définir ma douance comme une particularité qui m’offre des lunettes magiques pour voir le monde.
Alors qu’il y a quelques années, j’avais l’impression que ces lunettes étaient trop teintées pour me permettre de m’intégrer. Aujourd’hui cela m’arrive encore de me sentir troublée mais c’est ponctuel et moins fréquent.
.SI JE DEVAIS CHOISIR UNE IMAGE OU UN MOT CLÉ QUI RÉSUME CE QUE C’EST ÊTRE SURDOUÉ.E
Je dirais, une toile d’araignée.
Elle est extensible à l’infinie et multidirectionnelle mais si fragile. Elle se tisse dans tous les sens et quand elle se casse, elle peut toujours se réparer.
.DEPUIS COMBIEN DE TEMPS JE LE SAIS
Je le sais depuis moins de 2 ans concrètement (testée) mais j’ai l’impression depuis toujours d’être en marge dans beaucoup de situations.
Une psychologue m’a suggéré il y a 7 ans de faire le test, je me suis vexée car il me semblait qu’elle voulait me ranger dans une case pour faire taire ce que je vivais comme des souffrances.
Après avoir rencontré 2 autres thérapeutes dont un qui a su me faire la même proposition d’une manière plus habile, je me suis faite testée.
Ce qui a aussi déclenché ma passation de test est le fait que j’identifiais chez l’un de mes 3 enfants une hypersensibilité et une intelligence particulière qui me faisait beaucoup penser à moi et qui ressemblait fortement au profil HPI.
.PAR QUELLES PHASES JE SUIS PASSÉ DEPUIS LA DÉCOUVERTE
Le déni. Même si le test était sans appel, je ne pouvais pas croire que j’avais un QI hors-norme. Je n’arrivais pas à me reconnaître en tant que surdouée surtout parce que j’avais une très mauvaise connaissance de ce que cela sous-entendait.
La colère, de ne l’avoir su avant, et notamment petite ou au moins lors de mon adolescence où je me suis retrouvée en quasi échec scolaire tant le système classique ne me convenait pas.
Puis une phase de questionnement, j’ai passé en revue toutes mes années par le prisme de la douance.
Le soulagement. Finalement après réflexions plus posées, j’ai perçu cette découverte comme une possibilité de donner raison à certains de mes raisonnements, comportements et sensibilités.
.COMMENT JE L’EXPLIQUE À UNE PERSONNE QUI N’EN A JAMAIS ENTENDU PARLER
J’ai encore beaucoup de mal à l’expliquer. Dans l’esprit des gens les surdoués sont des personnes super intelligentes, point !
Je dis plutôt neuro-atypique avec une pensée en arborescence.
.LA REMARQUE QUI M’A LE PLUS SCOTCHÉ LORSQUE J’EN AI PARLÉ
En lien avec la précédente question, et parce que j’ai toujours un peu de mal à expliquer la douance, une remarque qui m’a scotché après ma tentative d’exposé c’est « En fait, t’es super intelligente, c’est trop génial ». J’ai reconnu beaucoup de bienveillance mais une excitation décalée et un résumé qui n’était pas fidèle à ce que je venais d’exprimer.
.EN QUOI CELA A CHANGÉ MA VIE (DE LE SAVOIR)
Comme dis plus haut, une possibilité de donner raison à certains de mes raisonnements, comportements et sensibilités.
Je ne me sens plus en marge mais forte de ma particularité.
Ca a aussi changé que j’accepte mieux la différence des autres et le décalage qu’il peut y avoir dans nos visions, qu’elle qu’elles soient.
.CE QUE JE M’AUTORISE DEPUIS
Je m’autorise à créer, à papillonner. Je m’autorise à faire confiance au fait que c’est en m’éparpillant que je construis précisément.
Je m’autorise à m’éloigner de certaines personnes parce que je suis confortée par ma possible incompatibilité et mon impossibilité à entretenir des relations superflues.
.CE QUE CELA SUSCITE CHEZ LES AUTRES LORSQUE J’EN PARLE
Cela dépend. J’ai observé de la fascination, de la curiosité très bienveillante. Mais aussi de l’indifférence (que je vis très mal surtout quand cela vient d’un proche). Ou encore, un proche a pu m’avouer qu’il se sentait complexé par rapport à moi et mes particularités, c’est sans doute relié à ses représentations et son histoire, dans ce cas, cela s’est traduit par du rejet.
.CE QUE J’AIMERAIS METTRE EN AVANT DE LA DOUANCE
Que c’est une particularité et non une supériorité !
.CE QUI EST LE PLUS DIFFICILE PERSONNELLEMENT
J’ai un système de valeurs très puissant et j’ai encore un peu de mal à m’affirmer en douceur ou sans fracas quand cela touche à l’une de ces valeurs.
J’ai des convictions et des valeurs auxquelles je ne dérogerais pas. Cela a pu me couter des relations amicales ou amoureuses.
.CE QUE J’ADORE PERSONNELLEMENT
Ce côté sniper me fascine encore, j’ai l’impression de percevoir tant de choses simultanément. J’ai aussi une capacité de travail très développé quand je me sens bien psychiquement.
.L’OUTIL OU LA PRATIQUE BIEN-ÊTRE QUI M’AIDE LE PLUS
Ma pensée en arborescence et ma sur stimulation intellectuelle a pu me causer bien du tort et c’est grâce à la pratique de la pleine-conscience que j’ai pu véritablement faire un pas de côté pour observer mon fonctionnement, être plus agile pour discerner les choses et m’accepter sans vouloir me changer.
.CE QUE JE VEUX DIRE AUX SURDOUÉ.E.S
Rien de particulier si ce n’est que même si nous portons une étiquette commune, nous sommes bien tous différents.
.CE QUE JE RECOMMANDE À UNE PERSONNE QUI S’INTERROGE
De passer le test ou de rencontrer un thérapeute spécialisé pour avoir une confirmation plutôt que de rester avec un doute trop longtemps. Je ne l’ai pas toujours pensé, mais c’est le conseil que je peux donner pour éviter les montagnes russes entre forte intuition de décalage et gros doutes qui vont inévitablement de paires.
.MON CONSEIL DOUANCE (VIE) PROFESSIONNELLE
Ne pas vouloir rentrer absolument dans le moule. Il existe des milieux professionnels où l’on peut se sentir libre et épanouis (j’en ai connu personnellement avant de me mettre à mon compte).
Mais bon, je crois finalement que c’est un conseil qui pourrait être donné à tout le monde.
.UN LIVRE À LIRE SUR LE SUJET
Je ne connais pas beaucoup de livres, autres que les plus connus sur le sujet, je conseillerais cependant un épisode du podcast « Ma résolution coaching » de Fanny Marais avec Fabrice Micheau sur « la double peine » des femmes surdouées.
.MON AVIS SUR LE TEST DE QI WAIS
Même si cela reste une échelle d’évaluation factuelle, j’ai du mal a imaginé qu’à un instant T quelqu’il soit, la mesure soit parfaitement représentative du testé.
Aussi, je pense qu’il est nécessaire de ne pas s’identifier à un chiffre.
Pour moi, il a quand même était nécessaire. Sans doute parce que j’avais besoin de me placer sur une échelle à un moment de gros doutes.
.EST CE UN GÂCHIS DE NE PAS SE SAVOIR SURDOUÉ.E ?
Oui, je pense.
Le savoir est indispensable pour une meilleure conscience de soi, de ses mécanismes et de ses capacités.
.QUAND JE CROISE UN.E AUTRE SURDOUÉ.E, JE LE RECONNAIS ? A QUOI ?
Oui, je le reconnais à son regard, cette pointe dans les yeux qui apparaît lors des échanges. Je le reconnais à sa façon de compléter mes pensées, à sa soif de comprendre et à son empathie. Peut-être que je me trompe, alors je ne suggère que très rarement mon point de vue.
En revanche mon ressenti est souvent confirmé rapidement quand l’autre me reconnaît aussi et qu’il en parle librement .
.UNE INTUITION SUR LE SUJET
J’ai l’intuition que beaucoup de personnes de mon entourage sont surdoués et/ou hypersensibles. Et j’ai su il y a peu que c’était justifié par le fait que les surdoués et les hypersensibles ont tendance à se rassembler.